Une petite crique aux eaux blanches avait abrité leur pique-nique improvisé. Zéro nuage à l’horizon, un barbecue de poche, deux verres Nutella de sauvignon frais, trois bars brûlants, cinq oiseaux de mer aux yeux ronds et interrogateurs comme témoins

La soirée avait été épique, et le réveil piquait. La sortie du port s’est faite sans problème ni Gabriel qui se nettoyait l’intérieur de la tête à l’avant du bateau. Le vent s’avère un bon allié pour les remises à niveau.

Sa mauvaise humeur l’a mené vers une place non loin du centre-ville. Quelques ateliers de peintres rivalisaient de bleu et de vagues blanches. Ses vagues à lui étaient grises. L’orage grondait.

Le lendemain matin sa décision était prise, il ne pouvait s’arrêter, réputation et curiosité obligeaient. Il allait longer la côte atlantique, fouiner du côté d’Auray et du port de La Trinité sur Mer.

Un coup de téléphone et le couvert était réservé pour le soir même. Gabriel était chanceux, un client venait d’annuler. Il avait l’après-midi pour y aller, il prendrait le chemin des écoliers.

Le retour vers Douarnenez était moins gai que l’aller. Le ciel faisait corps avec sa frustration intérieure et se couvrait de filaments gris et noirs

Une feuille épinglée sur la porte indiquait laconiquement Vins et boissons en tout genre, surtout naturels. En cas de fermeture merci de vous adresser à la biscuiterie de la Pointe du raz, sur la route qui ne mène à rien.

La pointe n’avait pas changé, elle était toujours à la même place, ce qui tombait bien car c’est là qu’il allait. Sauvage était le mot qui convenait pour décrire cette avancée qui faisait face à l’océan…

Bon, réfléchissons un peu ! Gabriel était perplexe, mi-énervé mi-excité.Ses agapes de la veille l’avaient calmé et fait momentanément oublier l’origine de sa venue, mais il ne devait surtout pas perdre le fil conducteur…

Gabriel a marché toute l’après-midi sur un tapis roulant fait de crêpes.
Port de plaisance, centre nautique, sentier des douaniers, plage, digue